Le Master 1000 de Paris-Bercy, le Master de trop ?

Le Master 1000 de Paris-Bercy, le Master de trop ?

Le Palais Omnisport de Paris-Bercy s’apprête à accueillir du 7 au 13 novembre le dernier Master 1000 de l’année. Ce tournoi est la dernière répétition avant le Masters de Londres réservé à l’élite du tennis mondial, les 8 meilleurs joueurs de l’année. Mais quelle importance a réellement ce Master de Paris-Bercy aux yeux de cette élite, principale attraction des spectateurs ? N’est-il pas de trop ?

Marat Safin, c’est la dernière tête de série numéro 1 (et numéro 1 mondial) à s’être imposé au Master 1000 de Paris-Bercy en 2000. 11 ans que ce tournoi porte l’œil aux grandissimes favoris. Cela n’est peut être pas si anodin au vu de la date du tournoi, placé quelques semaines avant le Masters de Londres où se décide, de manière générale, la place de numéro 1 mondial et qui constitue la crème de la crème en matière de niveau de jeu et de reconnaissance. Un choix stratégique chez nos champions qui pourrait biaisé la qualité du tournoi et son utilité. Rafael Nadal a d’ores et déjà déclaré forfait, ce jeudi, pour les raisons que l’on vient juste de suggérer, à savoir du repos en vue du Masters mais également de la finale de la Coupe Davis pour son cas. L’espagnol a invoqué un règlement souvent méconnu du grand public qui consiste à pouvoir décliner un Master 1000 sans se justifier pour un joueur ayant disputé plus de 600 matches professionnels (c’est le cas de Nadal). Et Novak Djokovic dans tout ça, qui a tout gagné cette année ou presque. Sur les 6 Master qu’il a disputé en 2011, il en a remporté 5 et perdu 1 finale sur abandon à Shangaï en octobre dernier. Dans quel état d’esprit « Djoko » va-t-il aborder ce tournoi, lui qui est assuré de finir l’année en position de numéro 1 mondial (il détient plus de 3000 points d’avance sur Nadal) ? Son instinct de compétition nous laisse cependant penser qu’il jouera le jeu. Pour le numéro 3 mondial, Andy Murray, l’homme en forme de cette fin de saison fort de ses succès aux 2 derniers Master 1000 de Cincinnati et Shangaï, ce tournoi pourrait servir de tremplin ou être le moyen d’envoyer le message qu’il est un prétendant décent au trône de numéro 1 mondial (dans un avenir proche). Difficile de savoir ce qu’il en est pour Roger Federer qui n’a gagné qu’un seul titre en 2011, son plus mauvais bilan depuis 2001. A 30 ans, Paris-Bercy est le seul Master où il ne s’est jamais hissé en finale. Ce sera peut-être pour le Suisse, sa dernière chance de briller dans ce tournoi ?

Cette compétition semble plutôt l’attraction des outsiders depuis une dizaine d’années. Des français en particulier, comme Grosjean en 2001 qui, dix ans après le succès de Guy Forget, premier français à gagner à Bercy, a soulevé le trophée. Jo-Wilfried Tsonga en 2008, a pris le relais de cette gloire française avant de voir échouer Gaël Monfils, à deux reprises ces deux dernières années, à une marche du « Saint Graal ».  Les mauvaises langues diront que c’est l’unique Master où un français peut triompher, ce qui dans l’absolu est faux mais peut-on nier le sentiment que ce Master 1000 de Paris-Bercy n’a réellement d’importance que pour nous, français ? L’absence à répétition des cadors par forfait (plus ou moins diplomatique) est un fait que nous ne pouvons pas négliger dans cette réflexion. De plus, Il est vrai que l’enjeu purement sportif de ce Master concerne les joueurs n’ayant pas encore validés leur billet pour le tournoi final du Masters. Deux joueurs tricolores sont concernés, Tsonga et Gilles Simon car en perdant ce vendredi en quart de finale du tournoi de Valence, Gaël Monfils a hypothéqué ces derniers espoirs de Masters sauf forfait des ses concurrents. Pour être précis, il reste trois places à attribuer à 8 joueurs qui sont Berdych, Tsonga, Fish, Almagro, Del Potro, Tipsarevic, Simon et Söderling dans l’ordre de leur classement. Ces joueurs se tiennent pour la plupart entre 500 et 600 points en précisant qu’une victoire en Master rapporte 1000 points ATP au vainqueur et 600 au finaliste. Ce tournoi n’est donc pas de trop sans oublier qu’il a la particularité d’être en Indoor (terrain couvert), ce qui en fait son charme et son principal atout pour l’ATP. Il  n’est donc pas envisageable de le supprimer même si on peut penser qu’il reste et restera considéré comme secondaire pour l’élite du tennis mondial. Les paris sont donc ouverts, très ouverts. Messieurs, faites vos jeux !